Mon Village dans le Gers

Mon Village dans le Gers

Mémoire vivante de la fin du Moyen Age : les Peintures Murales

L'église du village - dédiée à Saint Laurent, que l'on retrouve sur les vitraux - est sans conteste un élément majeur du patrimoine de la région. Elle fût bâtie vers la fin du XVème siècle à l'extérieur de l'enceinte fortifiée du village et ses proportions monumentales témoignent de la prospérité du village au Moyen Age. 

Passée la porte, elle nous dévoile l'engouement artistique au retour de la paix après la guerre de Cent Ans et le regard est frappé par un ensemble pictural éblouissant - découvert et étudié en 1968 par Jean-Michel Lassure - qui couvre le choeur pentagonal. Classé aux Monuments Historiques de France depuis 1970, cet ensemble est parmi les plus vastes du Sud-Ouest de la France.

 

 

 

 

La présence du blason de François de Savoie, archevêque d'Auch de 1483 à 1490, permet d'avancer que ces peintures lui sont comtemporaines. Les épisodes de la Passion sont distribués sur les cinq murs d'entrée à Jérusalem à la descente aux Limbes et témoignent de "la foi et des peurs au XVème et XVIème siècle". 

Le mur gauche doit son intérêt à une représentation de l'Arbre de Jessé - arbre généalogique reliant Jessé père de David à Jésus - où les rois de Juda sont dessinés en musiciens médiévaux. On y voit également une remarquable Vierge à l'Enfant, l'entrée messianique à Jérusalem et une représentation de la Cène.

 

 

 

 

Sur le mur central sous le Christ du Jugement Dernier on y voit le Tribunal Céleste surplombant une Résurrection des Morts qui montre les Elus se dirigeant vers le paradis symbolisé par un château où Saint Pierre les accueille. La voûte est ornée de huit médaillons représentant les Evangélistes et les docteurs de l'Eglise.

 

 

 

 

Sur le mur droit on y voit surtout une saisissante représentation de l'Enfer petit mais terrible bordé d'un crocodile verdâtre (le monstre Léviathan) et organisé autour d'un diable qui détaille les supplices des damnés. On y trouve également une représentation du portage de croix et peut-être - sous réserve d'une étude plus poussée car c'est mon interprétation - une représentation d'Anne de Bretagne et ses suivantes en prière.

 

 

 

 

Les motifs choisis et les sujets morbides témoignent d'une hantise de la souffrance et de la mort. Ces peintures se veulent résolument moralisatrices et les scènes terrifiantes destinées à frapper les esprits occupent une place privilégiée. D'autres peintures décorent les murs de la chapelle sud et de la sacristie nord mais n'ont pas encore fait l'objet de travaux de restauration .

Les consoles sculptées dans le choeur, dans les chapelles et sous le porche sont attribuées à un atelier de sculpteurs dont on trouve des productions dans plusieurs églises de l'Astarac et du Magnoac (Seissan, Chélan, Castelnau-Magnoac, Sariac-Magnoac, Monléon-Magnoac.

 

Matériaux pour l'histoire :

 

BSAG, 2ème trimestre 1976, pp. 129-136 (abbé Crouzel) ; 4ème trimestre 1976, pp. 357-382 (J-M Lassure, Mont-d'Astarac - Notes d'Archéologie et d'Histoire) ; Revue de Comminges : 1977, t.XC  (J-M Lassure, les peintures murales de l'église de Mont-d'Astarac) ; Bocquien (B.), A la découverte des portes fortifiées du Gers, Sarrant, 2000 (la renaissance du donjon) ; Dom Brugèles, Chroniques du diocèse d'Auch, 1746, p. 398 ; Lassure (J-M), Eglises du Magnoac et de l'Astarac, Société Académique des hautes-Pyrénées, 1982 ; Monlezun (J-J.), Histoire de la Gascogne depuis les temps les plus reculés jusqu'à nos jours, Auch, J-A.Portes, 1840-1850 ; Taillefer (F.), Le piémont des Pyrénées françaises, Toulouse, Privat, 1951, pp. 266-280.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 



17/11/2012
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